Loi EGALIM : 2 ans après, un constat d’échec absolu
Partager

Nous partageons le constat d’échec de la loi Egalim (Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable, promulguée le 1er novembre 2018) établi le 3 novembre dernier par 30 organisations (AFP).

Les trois principaux objectifs qui se sont dégagés des États Généraux de  l’Alimentation (le paiement d’un juste prix aux producteurs ; le renforcement de la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits ; l’objectif d’une alimentation saine, sûre et durable pour tous) ont été mis à mal par les différents décrets d’application absents, partiels ou dilatoires et le poids des Lobbies pour détricoter les intentions initiales. 

Sur les conditions sanitaires et environnementales de production, que l’on pense au retour des Néonicotinoïdes, à la protection des riverains à proximité des zones à traitement phytosanitaires/pesticides, jusqu’aux positions de la France dans la négociation de la nouvelle Politique Agricole Commune, nous sommes loin du compte. Le récent label « frais et local » n’est qu’une supercherie supplémentaire qui masque mal l’absence de garanties environnementales sur les pratiques agricoles et sur la qualité des produits.

Là où les réformes engagées devaient permettre de revaloriser le revenu paysan, celui-ci a continué à se dégrader au profit de l’agro-industrie, comme l’avait déjà souligné le Sénat il y a un an dans une première évaluation de la loi Egalim (Rapport d’information n° 89 2019-2020).

Là où des objectifs intéressants étaient fixés pour la restauration collective d’ici le 1er janvier 2022, ils paraissent aujourd’hui hors d’atteinte tant les collectivités sont laissées livrées à elles-mêmes dans l’objectif de 50% de produits issus de production durable dont 20% de produits biologiques, qui devait impulser la structuration de nos filières agricoles régionales et qui va finalement favoriser les grands distributeurs de l’aval et l’import de certaines productions. 

En attendant, la dégradation de notre environnement social et naturel se poursuit : la consommation de pesticides augmente, le nombre de paysan·ne·s diminue, la biodiversité poursuit son effondrement, l’insécurité alimentaire explose en France et partout dans le monde…

EELV appelle à un rebond urgent du Gouvernement pour que ne soient pas définitivement enterrés les nombreux espoirs qu’avaient fait naître les États généraux de l’Alimentation et, dans leur prolongement, la Loi Egalim.

Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles

La Commission Agriculture et Ruralité d’EELV