Voici les lignes tracées par la Commission agriculture et ruralité d’EELV pour les élections de 2017.
Vous pouvez aussi lire notre LIVRE VERT de 2012, en cliquant ici.
Un pacte pour une agriculture écologique et paysanne
« Il s’agit de viser, à terme, une agroécologie généralisée dont, à ce jour, le modèle le plus abouti est l’agriculture biologique à travers un nouveau pacte entre agriculture et société »
Pour des politiques publiques cohérentes qui redonnent des perspectives au monde agricole et aux territoires ruraux
Quatre axes pour changer de cap
- Placer l’alimentation au cœur des politiques publiques
- Conforter et créer des emplois en agriculture, soutenir les initiatives
- Préserver la biodiversité, les sols et lutter contre le dérèglement climatique
- Accompagner la transition écologique dans les territoires ruraux
Trois leviers majeurs pour des politiques publiques cohérentes
- Les financements
- La politique foncière
- La formation
Le modèle de développement est totalement dépassé, inadapté, inefficace à tous points de vue : environnemental, économique et social.
L’agriculture n’est pas un secteur d’activité comme les autres.
La vision néo-libérale qui s’est imposée condamne une grande majorité de paysan(ne)s de tous les pays à une guerre économique sans fin.
Les crises se succèdent, toujours plus violentes. Les remèdes ponctuels n’ont plus d’effets si ce n’est d’obliger un nombre croissant d’agriculteurs à remplir des dossiers d’aide pour survivre.
Ce modèle profite avant tout aux géants de l’agrochimie et de l’agroalimentaire, et seulement en apparence au consommateur.
Il est en revanche coûteux pour le contribuable en termes d’aides publiques par ses coûts de réparation sanitaires et environnementaux et par ses destructions d’emplois.
Les deux dernières années ont vu la politique agricole française se transformer en annonces de peu d’effets, oubliant la nécessaire orientation des systèmes vers l’agroécologie.
EUROPE ECOLOGIE LES VERTS propose non pas des recettes techniques ou technocratiques applicables partout, mais un récit à même de redonner de la cohérence, de la confiance et de la responsabilité. Le contexte est favorable à un changement profond.
Quatre axes pour changer de cap
I Placer l’alimentation au cœur des politiques publiques
Les politiques agricoles des dernières décennies ont progressivement laissé à l’industrie agroalimentaire la question de l’alimentation. Le temps est venu pour toutes et tous de se réapproprier cette question et de poser les fondements d’une politique alimentaire ambitieuse.
En recréant un lien entre le producteur et le consommateur nous redonnerons au métier d’agriculteur sa vocation première : d’abord nourrir la population
II Conforter, créer des emplois en agriculture et encourager les initiatives
Le nombre d’actifs est passé de 957 000 en 2000 à 716 000 en 2015.
Par ailleurs, notre Pays compte 10% de chômeurs.
Pour Europe Ecologie les Verts, la diminution du nombre d’agriculteurs est loin d’être une fatalité.
Pour enrayer le phénomène d’agrandissement des exploitations et celui des fermes usines, il est primordial de remplacer les agriculteurs qui partent à la retraite.
Assurer une activité pérenne, économiquement viable et humainement vivable est la condition pour susciter de nouvelles vocations.
Les cadres de l’installation ont été pensés très largement par et pour les personnes issus du monde agricole. Ils s’avèrent inadaptés pour celles et ceux qui désirent s’installer autrement sur de plus petites structures, plus légères en capitaux, de manière progressive, commercialiser en circuits courts, créer des activités nouvelles grâce au numérique.
Il est temps de se doter de cadres institutionnels et réglementaires favorables à une politique offensive d’activités en milieu rural.
III Préserver la biodiversité, les sols et lutter contre le dérèglement climatique
Préserver la biodiversité, les sols et lutter contre le dérèglement climatique grâce à des modèles plus économes et intelligents basés sur l’agro-écologie.
« A mesure que les que les tendances climatiques évoluent, il est de plus en plus important de mettre en place des mesures d’adaptation pour gérer et réduire les risques liées à ces évolutions pour l’agriculture. La seule solution à portée de main, la moins coûteuse consiste à développer partout l’agro-écologie qui permet de valoriser les ressources locales avec une dépendance moindre aux intrants externes » (extrait d’un rapport du GIEC)
Nous ne pourrons pas nous contenter d’un appui aux productions pour des débouchés territoriaux.
Un changement global est nécessaire si nous voulons de réelles répercussions positives pour la planète.
La transition vers des systèmes en agroécologie doit être la réalité dans toutes les fermes.
IV Accompagner la transition écologique dans les territoires ruraux
La lucidité nécessaire : les conditions d’existence se sont dégradées dans beaucoup de zones rurales. Un sentiment d’abandon se développe. Il s’exprime à travers de plus en plus par des votes « Front National ».
Une défiance s’est installée entre l’Etat et le monde rural.
Les politiques publiques apparaissent cloisonnées, illisibles, dispersées et pensées surtout pour les grandes villes et les métropoles.
« La prime va à la concentration. C’est pourquoi les grandes villes prospèrent tandis que les petites sont en difficulté…L’augmentation de la croissance nationale est synonyme pour les villes riches, d’une prospérité accrue et d’un dynamisme renforcé et aux zones les moins dynamiques elle ne laisse que des miettes » Jean- Pisani FERRY La géographie des élections
Nous devons réagir !
Engager la transition écologique et l’accompagner c’est permettre aux territoires ruraux de valoriser leurs ressources locales, d’apparaitre comme des lieux où il est possible de concrétiser des projets professionnels et de VIVRE MIEUX.
Mais pour cela, deux préalables sont indispensables :
• Redéfinir le rôle de l’Etat qui doit porter une vision globale de l’aménagement du territoire et être le garant de la cohésion sociale, donc du maintien des services publics
• Impliquer les citoyens et développer leur pouvoir d’agir
Trois leviers majeurs pour des politiques publiques cohérentes
FINANCEMENTS FONCIER FORMATION
1- Des financements à légitimer et à réorienter de l’Europe aux Régions
Plus de 10 Milliards d’euros distribués chaque année en France. Cela représente une contribution de 150 € par habitant. Mais combien sont les agriculteurs à en profiter ? Au service de quels modèles de développement sont-ils orientés ?
Seule une vraie réforme de la Politique Agricole Commune au service de l’emploi, de la souveraineté alimentaire et du développement rural permettra de réorienter ces aides conséquentes
2- Une politique foncière audacieuse inscrite dans une loi spécifique
Depuis 20 ans la question foncière a été traitée ans de nombreux textes de loi, « des bouts de foncier dans chaque loi » (Jean-Marie Gilardeau.). La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt n’a pas été à la hauteur des attentes.
Force est de constater la faible efficacité de l’ensemble des législations : l’artificialisation continue, le prix des terres agricoles augmente, l’accès au foncier pour de nouveaux agriculteurs est quasi impossible et un phénomène d’accaparement des terres s’installe dans tous les pays de l’Union Européenne.
La préservation des espaces agricoles et naturels et forestiers doit constituer un impératif national.
Une grande loi Foncière est nécessaire pour ne pas laisser faire la loi du Marché.
3- Une politique de formation- recherche- développement réorientée
Les changements ne se feront pas du jour au lendemain. Ils ne se décrètent pas d’en haut.
Aussi, l’ensemble des établissements et structures qui interviennent dans le champ de la formation, de la recherche publique, du développement et de l’ingénierie ont un rôle essentiel : aider et faciliter les changements de pratiques en associant tous les acteurs.