JDE de Toulouse, 23 août 2019
Atelier animé par Corinne Desfosses, commission agriculture, avec Christian Couturier, directeur du pôle énergie de Solagro ; Agnès Terrieux, maître de conférence en géographie ; Stéphane Trifiletti, conseiller régional en Nouvelle- Aquitaine.
La prudence est de mise car beaucoup d’imprévisible et d’inimaginable peuvent subvenir en 30 ans. Les pessimistes prédisent un effondrement entre 2030 et 2050, d’où la possible multiplication des psychothérapeutes pour rassurer les angoissés.
Nous n’avons pas eu le temps de parler d’Ecobiose qui fait l’inventaire,hélas, en baisse de la biodiversité en Nouvelle-Aquitaine (nécessité de métiers scientifiques ex entomologues).
Les ressources permettront-elles encore de fournir par exemple de l’électricité pour alimenter les objets connectés de la révolution numérique (ex microdrones) ?
Au contraire, est-ce que l’infiniment petit aura permis de créer de nouvelles énergies (par exemple les bactéries) ? De nouvelles professions liées au microscopique ?
Nous ne savons pas s’il sera encore judicieux de parler de territoire rural en 2050 étant donné la généralisation du mode de vie citadin. Les métropoles actuelles comporteront-elles de nombreuses fermes urbaines et autres laboratoires alimentaires pour répondre aux tendances nouvelles ? En cas de pénuries, les insectes comme les blattes pourraient devenir des sources de protéines. Ou bien, la science aura permis de séparer les substances toxiques des aliments bruts (ex du riz et des petits pois) et nous proposera des poudres ou autres produits ajustés à nos besoins réels. « 2050 sera végétal ou ne sera pas » mais quels végétaux ? Les biotechnologies peuvent inventer de nouvelles plantes résistantes au changement climatique.
Le pire n’est pas certain, nous pourrions connaître des « 30 sauveuses » si une révolution mentale (ex pleine conscience) et comportementale (ex sobriété) interviennent. La nature pourrait nous venir en aide (biomimétisme, génie écologique). Des arbres climatiques ex cèdres, mélèzes pourraient jouer un rôle de radiateur et devenir indissociables des cultures ex vignes. D’où des métiers agricoles différents soit plus hyperspécialisés, soit plus polyvalents, soit à temps partiel (double voire triple emplois ou plus ?).Une mixité de pratiques sera peut-être à l’œuvre. Nous pouvons rêver en l’existence d’une grande entraide, en la généralisation d’une économie circulaire et solidaire.
Serons-nous passés à une « économie du prendre soin » de post-croissance cf territoire zéro chômeurs filmé par Marie-Dominique Robin (inventaire des besoins du territoire, puis création des métiers adaptés pour les satisfaire mais en faisant du sur mesure pour chaque personne) ?
Les seniors devraient représenter 1/3 de la population. Certains travailleront encore. Toujours est-il que l’économie du care devrait faire exploser les professions de services à la personne ( ex aide soignante, coiffeur, esthéticien…). Les maisons de retraite du futur seront-elles hyperconnectées (domotique, téléassistance à distance) ?
Comment la mondialisation aura-t-elle évolué ? Les Asiatiques accapareront-ils nos terres ? La population sera-t-elle plus cosmopolite (ex réfugiés climatiques) ? Les saisonniers existeront-ils encore ? Le travail sera-t-il devenu une activité mineure dans nos vies (ex dans des écolieux résilients) ?
L’intelligence artificielle (ou augmentée) permettra-t-elle d’enrichir chaque profession (assistance à la prise de décision et à l’action) ? Quels seront les nouvelles limites à inventer ? De nouvelles lois voire de nouveaux droits fondamentaux pourraient émerger.
Apparemment, il sera nécessaire d’être pragmatique, résilient et créatif pour répondre aux défis de demain.
Rédaction : Corinne Desfosses, Comagri