François Hollande était présent hier mercredi 2 octobre à Cournon d’Auvergne au 22ième sommet de l’élevage pour annoncer les grandes lignes de la mise en œuvre de la Politique Agricole Commune.
Pour José Bové – Député européen EÉLV – Vice Président de la Commission de l’Agriculture
Contrairement à ce que dit le Président de la République le budget de la PAC a diminué au niveau européen de plus de 12 %. Comment croire dans ces conditions que la France ait maintenu son enveloppe ?
Malgré les annonces faites par Stéphane Le Foll, Ministre de l’agriculture sur la nouvelle PAC, force est de constater que François Hollande s’est soumis aux diktats de la FNSEA.
Le Président de la République n’a même le courage d’aller au bout des rares ouvertures permises par la nouvelle PAC. Le plafonnement est enterré. Les plus grosses exploitations sont garanties que la réduction de leurs aides ne dépassera pas 30 % en 2019. L’aide aux premiers hectares qui pouvait être de 30 du budget du premier pilier est limité à 20 %.
Le président a esquivé la question de la réorientation des pratiques agricoles pour préserver l’environnement et lutter contre le réchauffement climatique.
L’insistance du rôle de l’agriculture d’exportation et la diminution des contraintes pour l’élevage industriel sont de très mauvais signaux. Ils démontrent que le modèle productiviste est toujours soutenu à bout de bras au détriment d’une agriculture locale et du droit à la souveraineté alimentaire.
Les orientations prises aujourd’hui, sur l’autel de la compétitivité mondiale, ne permettront ni de maintenir les petites fermes ni de créer des emplois paysans.