Paul François est un céréalier qui avait été sévèrement intoxiqué à l’herbicide Lasso en 2004, produit aujourd’hui interdit en France. Malgré l’indécence d’un jugement ne lui attribuant que 11 000 € de réparation pour les préjudices qu’il a pu subir, il a toutefois obtenu la condamnation de Bayer-Monsanto après 15 ans de procédure. Il a, au cours de cette période, converti son activité à l’agriculture biologique.
Paul François a été violemment agressé à son domicile le 30 janvier dernier.
Trois hommes cagoulés lui ont ficelé les jambes et les bras, l’ont immobilisé en bloquant son écharpe dans la portière de sa voiture, et l’ont menacé avec un couteau sous la gorge, en tentant de lui faire avaler un liquide en lui disant : « On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé ». Il a aussi reçu des coups de pieds dans les jambes. Il était au téléphone avec sa sœur et a pu l’alerter.
Le message de ses agresseurs est clair : dénier le droit à quiconque de s’exprimer sur la dangerosité des produits phyto-sanitaires.
Notre message est tout aussi clair : nous continuerons à soutenir les personnes qui dénoncent ces dangers, à les dénoncer nous-même et à promouvoir l’agriculture biologique et l’agroécologie.
Nous continuerons à vouloir entendre et voir à la télé les lanceuses et lanceurs d’alerte qui ont le courage immense d’affronter le puissant lobby agro-industriel mortifère.
Les intimidations ça suffit !
Un changement majeur de cap politique doit être opéré pour l’accompagnement des agricultrices et agriculteurs conventionnels vers un modèle respectueux du vivant, de la biodiversité, du climat et de la santé, la leur en premier lieu.
Pour l’heure, nous apportons tout notre soutien à Paul François, qui paye dans sa chair le fait d’avoir osé parler et poursuivre en justice une multinationale de l’agro-industrie qui l’a rendu malade.